[Extrait des archives encyclopédiques intergalactiques Tech]
[Entrées : « Hana », « Djirhyé », « Isibpal »]
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L’existence du virus Djirhyé fut identifiée pour la première fois par une équipe du laboratoire de recherche phytosanitaire Van Voygt d’Uria, il y a une dizaine d’années. Il s’agissait d’une forme mutante d’un ancien virus autrefois très courant dans les nids de Daïmorg et responsable d’infections bénignes chez les nouveaux nés de cette espèce.
A la suite d’une exposition prolongée aux radiations des combats thermonucléaires contre les Yurgs et les Naxis, puis de contacts répétés avec d’autres espèces vivantes, cet ancien virus a, de nos jours, quasiment disparu des nids et de l’environnement Daïmorg.
Cependant, le laboratoire Van Voygt put établir qu’il s’était maintenu sous une forme extrêmement dégradée sur au moins une planète, Hana. Il y fut découvert par hasard lors d’un contrôle sanitaire de routine au sein des ouvriers des mines de deutérium du pôle sud.
Ce qui éveilla immédiatement l’intérêt des scientifiques, ce fut le comportement particulier de ce virus, devenu, au fil des mutations, extrêmement complexe. Il semblait doté d’une capacité d’adaptation et de coordination peu commune et était désormais présent dans la plupart des espèces pensantes de la planète. S’attaquant de préférence aux organes de contrôle des organismes (tels que le cerveau, chez les humains), le virus n’engendrait que peu de destructions, mais se comportait au contraire très rapidement en symbiote du sujet infecté. Surtout, certains chercheurs de l’équipe émirent l’hypothèse de sa capacité à influer sur le comportement de son hôte, en l’obligeant, par exemple, à ingérer certains métaux rares ou diverses toxines nécessaires à son développement.
Relativement facile à détecter dans les flux vitaux, le virus semblait par contre particulièrement difficile à éliminer. Ayant tendance à provoquer l’arrêt des fonctions vitales du patient en cas de traitement au laser ou aux radiations, il montra à plusieurs reprises une capacité naturelle à éviter les antibiotiques en migrant à travers les tissus.
Les premières conclusion du laboratoire Van Voygt décrivaient comme faible la menace sanitaire représentée par ce virus. Son taux de présence dans la population, aussi bien humaine que xéno, était modéré (inférieur à 5%) et ne semblait pas en phase de progression épidémique. De plus, son mode de transmission ne semblait pas utiliser la plupart des voies habituelles (par respiration, contact, échanges sanguins ou de flux vitaux). Une épidémie galactique était donc improbable et le virus avait de fortes chances de rester un problème local.
Les recherches du laboratoire, d’ailleurs restées parfaitement inaperçues dans le contexte de tensions intergalactiques qui règne depuis la fin de l’âge sombre, furent interrompues rapidement après l’infection d’un des chercheurs par le virus, en dépit du respect de mesures de sécurité de niveau C4. Le chercheur émit le souhait de rester sur Hana, et le laboratoire Van Voygt n’a plus de nouvelles de lui depuis que ses équipes ont quitté la planète.
Dès le début des recherches, le laboratoire Van Vogt avait informé les autorités du gouvernement planétaire de Hana de l’existence du virus. Elles avaient reçu la nouvelle avec calme, et même une certaine indifférence puisque la majorité des sujets restait par ailleurs en parfaite santé. Elles firent rapidement savoir que si le virus posait réellement problème, les entités qui en avaient les moyens, telles que la Corpo Tech par exemple, n’avaient qu’à s’intéresser à la question.
Pour l’heure, l’ensemble des moyens de Hana, peu peuplée et au niveau de développement technologique et industriel plutôt bas, restent tournés vers l’accroissement de ses ressources et le maintien de l’ordre au sein d’une population regroupant une cinquantaine d’ethnies humaines et d’espèces xénos différentes.
L’isibpal, ou « département des affaires extérieures », représente officiellement les autorités planétaires auprès des autres entités intergalactiques.